Maladies des iris : explications et méthodes de traitement

Nous avons créé cette page à titre d'information. Bien que nous ne traitions jamais nos iris, certaines personnes nous ont demandé d'avoir des explications et méthodes de traitement des différentes maladies rencontrées sur les iris. 

Rappelons encore que le bon état sanitaire des iris dépend, pour une grande part, du respect de mesures prophylactiques élémentaires : ne planter que des variétés adaptées aux conditions de votre sol et de votre climat. Eviter les excès de fumure et d'arrosage.
 

Les mycoses


L'hétérosporiose (leaf spot)


L'hétérosporiose sévit sur toutes les espèces d'iris, ainsi que sur les glaïeuls, les freesias, les hémérocalles et les narcisses.
Le parasite hiverne sur les feuilles malades et mortes, sous forme de conidies et parfois d'ascospores. Ces spores assurent les contaminations primaires au printemps suivant. Bien que le rhizome ne soit pas atteint, l'altération répétée du feuillage nuit à la constitution des réserves; les plantes dépérissent et finisent par mourir.
Lutte: éliminer les feuilles malades et sèches durant l'hiver. Appliquer des traitements pré- et postfloraux avec un fongicide du groupe des thiocarbamates (zinèbe, manèbe, mancozèbe) ou avec l'un des mélanges thiocarbamate + cuivre utilisés en viticulture. En cas d'attaque grave, les fongicides systémiques du groupe des benzimidazoles (Benlate, Enovit, Carbendazime) apportent une bonne protection. Les nouveaux fongicides inhibiteurs de la synthèse des stérols (ISS) commercialisés pour la lutte contre la tavelure du pommier devraient aussi être très efficaces contre l'hétérosporiose. Ne les utiliser qu'avec prudence, car certains pourraient être phytotoxiques pour les cultivars délicats.
En cas de pulvérisation, ajouter un mouillant à la bouillie fongicide ou alors effectuer le traitement à l'atomiseur.
 

La pourriture grise du rhizome (Rhizome rot)


Cette mycose attaque les iris rhizomateux, principalement les espèces et hybrides d'Iris germanica, I. pallida, I. plicata et I. atrofusca.
Lutte: éliminer et brûler les plantes malades. Eviter de blesser les rhizomes. Les protéger du gel d'hiver en les recouvrant de sable ou de paille. En cas de doute sur l'état sanitaire des rhizomes, avant plantation, les tremper pendant 15 minutes dans du Benlate (bénomyl 50%) à 0,1% ou les arroser, après plantation, avec la même bouillie.
 

Les sclérotinioses (Sclerotinia rot, Black rot, Crown rot)


Cette grave pourriture du rhizome et du collet ne peut plus être combattue directement depuis le retrait des fongicides organo-mercurés et des dérivés du benzène (quintozène, PCNB).
Lutte: arracher et brûler les plantes malades avant la formation des sclérotes qui sont les organes de survie des champignons. Ne planter que des rhizomes sains, dans un sol n'ayant pas porté d'iris ou autres plantes bulbeuses ou rhizomateuses pendant au moins 5 ans. Limiter la fumure azotée et les arrosages.
 

La rouille de l'iris (Iris rust)


Cette rouille ne s'observe que sur les variétés et hybrides d'Iris germanica et pallida.
Lutte: éliminer et brûler les feuilles rouillées. Dans les cas graves, traiter avec un fongicide à base d'un thiocarbamate, comme indiqué pour la lutte contre l'hétérosporiose.
 

Les bactérioses


La pourriture bactérienne (Bacterial soft rot)


Les bactéries du genre Erwinia qui in-fectent les iris, parasitent également un grand nombre de plantes maraîchères et horticoles. En Europe centrale, elle est surtout importante sur les iris rhizomateux.
Le sol est le réservoir des bactéries qui trouvent dans les débris végétaux dans et sur le sol un milieu favorable à leur conservation. Les bactéries pénètrent par une blessure à la base des feuilles ou sur le rhizome endommagés par des travaux du sol ou des intempéries (grêle, gel d'hiver). Les rhizomes plantés trop profondément et ceux qui sont ombragés par des mauvaises herbes sont particulièrement exposés à la pourriture bactérienne.
Lutte: il n'y a pas de traitements chimiques efficaces contre les bactérioses des plantes. Les produits mercurés, utilisés autrefois avec succès, sont maintenant bannis de l'arsenal phytosanitaire pour des raisons de protection de l'environnement. Les produits cupriques sont peu efficaces et les antibiotiques, largement engagés en médecine, ne sont pas autorisés en agriculture et en horticulture. Restent les mesures prophylactiques suivantes:
- désinfecter à la vapeur les substrats réservés aux cultures sous abri;
- alterner les cultures en plein champ;
- choisir des substrats et des sols bien drainés;
- éviter de planter les rhizomes trop profondément. Maintenir les plantes au sec et au soleil par de fréquents désherbages;
- adopter une fumure équilibrée, sans fumier de ferme;
- arroser modérément;
- désinfecter fréquemment les mains et les outils à l'alcool 70% lors de tailles ou de pincements;
- arracher et détruire très rapidement les plantes malades.
 

La bactériose du feuillage (Bacterial leaf spot)


Cette bactériose, active en Amérique du Nord, s'en prend au feuillage des iris rhizomateux.
Lutte: appliquer les mêmes mesures prophylactiques que celles préconisées contre la pourriture bactérienne due à des Erwinia spp.
 

Les viroses


Les viroses des iris sont encore mal connues. La plus répandue est la mosaïque de l'iris qui détermine un rabougrissement des plantes atteintes. Sur les cultivars les plus sensibles, elle provoque des stries ou des taches jaunâtres diffuses et irrégulières sur les feuilles. On observe sur les fleurs de certaines variétés, une panachure des pétales.
Lutte: éliminer les plantes malades. Ne planter que des rhizomes sains. Combattre les pucerons vecteurs de ce virus au moyen de traitements aphicides.
 

Mycoses

 

Maladies et agents responsables Organes atteints Symptômes caractéristiques
Pourriture des racines
(Pythium spp.)
 
racines, parfois bulbe et rhizome. Croissance chétive. Jaunissement et brunissement des pointes des feuilles, puis dessèchement de toutes les feuilles. Brunissement et fonte des racines.
Pourriture du bulbe
(Phytophthora spp.)
 
bulbe

 
Dessèchement rapide, quasi apoplectique, des plantes. Pourriture ferme du bulbe.
Pourriture du bulbe
(Pénicillium hirsutum = P. corym-biferum)
 
bulbe

 
Brunissement et dessèchement du feuillage. Sur le bulbe, amas conidiens bleu-vert sur et entre les écailles externes.
Pourriture grise du rhizome
(Botryotinia convoluta Anamorphe: Botrytis convoluta)
 
rhizome, racines, collet Mauvais départ de la végétation au printemps. Jaunissement puis brunissement du feuillage. Fructifications brun pourpre à la surface des organes malades et formation de sclérotes noirs de 1 à 2 cm de longueur.
Fusariose
(Fusarium oxysporum f. sp. gladioli)
 
racines, rhizome, bulbe, collet Maladie vasculaire. Jaunissement et brunissement rapide des tiges et du feuillage pendant les mois chauds. Destruction des racines.
Sclérotinioses
(Sclerotinia sclerotiorum et Sclerotinia bulborum)
(Sclerotium wakkeri)
(Athelia rolfsii Anamorphe: Sclerotium rolfsii var. delphini)
 
racines, rhizome, bulbe, collet.
bulbe, collet bulbe, rhizome, collet.
 
Dessèchement brusque des plantes. A la surface des organes malades, développement d'un important mycélium blanchâtre et formation de sclérotes noirâtres de 1 à 2 cm de long. Comme ci-dessus, mais sclérotes en forme de croûtes aplaties, de 2 à 5 mm de diamètre et de 0,5 à 1 ,5 mm d'épaisseur. Dessèchement apical, puis verse des feuilles. Formation de petits sclérotes sphériques de la grosseur d'un grain de moutarde dans les tissus pourris.
Rhizoctone
(Thanatephorus cucumeris Anamorphe: Rhizoctonia solani)
 
racines, rhizome, bulbe, collet. Plantes chétives. Jaunissement du feuillage. Lésions bien délimitées au collet et sur les parties charnues du rhizome ou du bulbe. Filaments mycéliens et microsclérotes visibles à la loupe de poche.
Maladie de l'encre
(Bipo/aris iridis = Drech siéra iridis = Mystrosporium adustum)
 
bulbe, collet, feuilles. Dessèchement du feuillage. Sur les tiges et à la base des feuilles, formation de taches allongées, d'abord translucides, puis noirâtres. Stries noirâtres sur les écailles externes du bulbe.
Pourriture grise
(Botryotinia fuckeliana Anamorphe: Botrytis cinerea)
 
jeunes feuilles, fleurs. Taches brun-gris, généralement bien délimitées, portant, par temps humide, les fructifications grisâtres du type Botrytis.
Hétérosporiose
(Mycosphaere/la macrospora Anamorphe: Heterosporium gracile)
 
feuilles Maladie affectant d'abord la moitié supérieure de la feuille. Formation de taches petites, translucides, devenant par la suite des lésions ovales de 4-10 mm sur 2-5 mm, disposées dans le sens de la longueur, grisâtres au centre, avec une marge brun rougeâtre. En fin d'évolution, l'extrémité du limbe sèche et prend une teinte rouillée.
Rouille
(Puccinia iridis)
 
feuilles Pustules pulvérulentes brun rougeâtre (urédosores) ou brun-noir (téleutosores) sur les deux faces du limbe.

Bactérioses

 

Maladies et agents responsables Organes atteints Symptômes caractéristiques
Pourriture bactérienne
(Erwinia carotovora et autres Envi ni a spp.)
 
rhizome, bulbe, collet. Jaunissement et dessèchement des feuilles. Pourriture humide du collet, du rhizome ou du bulbe accompagnée d'une odeur fétide.
Bactériose du feuillage
(Xanthomonas tardicrescens)
feuilles Taches petites, translucides, pâles, souvent au bord de la feuille. Ensuite, lésions allongées, irrégulières, translucides au centre, noirâtres au bord. Par temps pluvieux, formation de gouttelettes d'exsudat.